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Qu'est-ce qu'un accident vasculaire cérébral ?

Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont des maladies fréquentes et graves. Ils concernent plus de 140 000 nouveaux cas par an en France, soit 1 personne sur 6. Il s’agit de la 1ère cause de handicap acquis chez l’adulte, de la 2ème cause de démence après la maladie d’Alzheimer et de la 3ème cause de mortalité.

La prise en charge, en urgence, dans les premières heures suivant les premiers signes est essentielle. Chaque minute compte car 2 millions de neurones meurent par minute. Toutes les 30 minutes perdues, c’est 20% de risque de mortalité et de handicap supplémentaires.

Deux types d'AVC

  • 80% des AVC sont des AVC ischémiques, nommés aussi infarctus cérébral. Un caillot de sang bouche l’une des artères du cerveau. Cette partie du cerveau n’est alors plus irriguée par le sang et donc plus oxygénée. Un AVC peut conduire au décès.    
  • 20 % des AVC sont hémorragiques. La rupture d’une artère cérébrale provoque un saignement dans le cerveau. Ces AVC sont associés à une mortalité importante. A un an d’une hémorragie cérébrale, on compte seulement 50% de survivants dont la moitié présente des handicaps importants.
  •  Il peut aussi s’agir d’un accident ischémique transitoire (AIT) qui va régresser en quelques minutes et ne pas laisser de séquelle. Un AIT doit faire l’objet d’une prise en charge en urgence et d’un bilan complet pour éviter sa survenue, car il peut être annonciateur d’un AVC (30 % des AVC sont précédés d’un AIT) .
  • 140 000

    nouveaux cas par an en France

  • 1 AVC

    toutes les 4 minutes

  • 1ère cause

    de mortalité chez la femme

  • 1 personne sur 6

    aura un AVC dans sa vie

  • 1/3 des victimes

    gardent un handicap

  • 1ère cause de handicap

    acquis chez l'adulte

Loupe

Les facteurs de risque

Certes, l’âge et la prédisposition héréditaire sont deux facteurs de risque que l'on ne peut pas modifier. Les autres facteurs de risques, responsables de 90% des AVC, sont, quant à eux, modifiables. On peut agir dessus :

  • L’hypertension artérielle, qui contribue à 40% du risque d’AVC
  • Le tabagisme, qui triple le risque d’AVC
  • L’obésité abdominale qui contribue à hauteur de 36% à l’AVC
  • Une alimentation non équilibrée qui contribue à hauteur de 33% au risque d’AVC
  • Le manque d’activité physique
  • La consommation d’alcool
  • La fibrillation atriale, 1er facteur de risque d’origine cardiaque, avec un risque multiplié par 4
  • Les facteurs psychosociaux (stress, dépression, isolement social…)
  • Un diabète, pour l’AVC ischémique
  • Une concentration trop élevée de lipides présents dans le sang (cholestérol, triglycérides…).
Ambulance

Les 5 étapes de la prise en charge de l'AVC

Etape 1 : Appeler les secours (18 ou 15) au moindre doute, ne pas attendre « que ça passe » et faire confiance au SAMU ou aux pompiers.

Etape 2 : Le SAMU ou les pompiers organisent le transport en urgence de la personne dans le service d’urgence disposant d’une téléconsultation neurovasculaire ou dans l’Unité NeuroVasculaire (UNV) la plus proche. Ces structures spécialisées de soins permettent une prise en charge 24h/24 et 7j/7, par un personnel médical et paramédical expérimenté disposant d’un plateau technique adapté.

Etape 3 : Examen clinique médical rapide, bilan sanguin et imagerie cérébrale en urgence (scanner ou IRM) pour confirmer le diagnostic : AVC hémorragique ou AVC ischémique (l’IRM permet de déterminer avec précision la zone où se situe le caillot).

Etape 4 : Traitement en urgence, selon le type d’AVC (ischémique ou hémorragique), son étendue et sa localisation, les contre-indications aux traitements, le délai de prise en charge après le début des symptômes et l’accessibilité des traitements mais sans limite d’âge.

Etape 5 : Une hospitalisation pour prévenir les complications, trouver la cause et identifier les facteurs de risque pour éviter la récidive : dépistage du diabète, de dyslipidémies, de maladie de la coagulation par une prise de sang ; dépistage de l’hypertension artérielle, d’arythmie cardiaque, d’autres causes cardiaques par un monitoring cardiaque, un électrocardiogramme, une échographie cardiaque ; dépistage de plaques d’athérome sur la paroi des artères carotides par exemple, par un écho-doppler ou une imagerie ; dépistage d’addiction au tabac ou à l’alcool… débuter la rééducation, préparer le transfert dans un centre de rééducation ou le retour à la maison.

Don par legs

Traitements

L’hospitalisation dans une unité neurovasculaire permet de réduire de 20 % la morbi-mortalité indépendamment des traitements spécifiques comme la thrombolyse ou la thrombectomie pour les infarctus cérébraux

Thrombolyse intraveineuse (ou fibrinolyse).

La thrombolyse est le traitement médicamenteux de référence de l’AVC ischémique pour dissoudre le caillot sanguin obstruant l’artère. Il doit être administré impérativement dans les 4 heures ½ suivant les premiers symptômes de l'AVC. Son efficacité est démontrée : ce traitement intraveineux est facile à mettre en place et ne demande aucun geste technique. Pour 30% des patients, la thrombolyse est efficace, ils guérissent complétement ou présentent des séquelles minimes.

Thrombectomie mécanique.

Ce traitement réalisé par le service de neuroradiologie Interventionnelle est effectué d'emblée en association à la thrombolyse, ou seul si le patient est arrivé à l’hôpital au-delà des 4 heures ½

Hôpital

Prise en charge à l'Hôpital Fondation Rothschild

L'Hôpital Fondation Rothschild est spécialisé dans la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux. 

Rapidité de la prise en charge : toutes les compétences et plateaux techniques sur un même site.

Chaque jour, à l'Hôpital, 3 personnes sont prises en charge en urgence pour un AVC. L’Hôpital Fondation Rothschild est l’un des leaders français de la prise en charge médicale, de la formation et de la recherche sur la phase aiguë des AVC. Situées sur un même lieu, à quelques mètres de distance, des équipes expertes et complémentaires (imagerie, anesthésie-réanimation, neurochirurgie, NRI, neurovasculaire, recherche et paramédicaux) interviennent avec rapidité pour proposer à chaque patient une prise en charge personnalisée d’excellence, de la phase aiguë à la phase post-AVC en Unité NeuroVasculaire (UNV). Grâce à une organisation médicale et spatiale qui permet de compresser le temps au maximum et de réduire les déplacements au sein de l’hôpital, on estime qu’il s’écoule en moyenne moins de 40 minutes entre l’arrivée en urgence d’un patient, l’examen clinique et l’examen d’imagerie cérébrale, la pose du diagnostic et la mise en route du traitement.

l'Hôpital - Fondation Adolphe de Rothschild présente sa campagne AVC, comment gagner la course contre la montre ? Innovation des traitements et de la recherche.
Le Dr Michael Obadia, neurologue et responsable de l'unité neurovasculaire de l'Hôpital Fondation Rothschild décrit toutes les étapes de prises en charge d'un patient victime d'AVC.
Dès la prise en charge par les pompiers ou les services du SAMU, le médecin tente de déterminer à quelle heure à débuter l'AVC. Plus le patient est pris en charge tôt, plus ses chances de récupération sont importantes.

Prise en charge post-AVC

Cinq étapes sont essentielles :

1. Surveillance aigue en unité de soins intensifs neurovasculaires : le risque de récidive et de dégradation rapide du patient est maximal dans les premiers jours qui suivent l’AVC. Une prise en charge adaptée permet de réduire le risque de complication précoce.

2. Hospitalisation en unité neuro-vasculaire avec réalisation d’un bilan complet recherchant les causes de l’AVC afin d’adapter la prévention secondaire à savoir les traitements qui réduisent le risque de récidives : par exemple, la chirurgie d’une sténose carotidienne, un traitement anticoagulant dans les causes cardio emboliques comme la fibrillation auriculaire, un traitement antiagrégants et statines dans les AVC liés à une plaque de cholestérol, l’équilibre des facteurs de risque cardiovasculaire (par ajout d’un traitement antihypertenseur par exemple…). Passée la phase d’urgence, la prévention secondaire s’enclenche pour réduire le risque de récidive (10% à 5 ans).

3. Évaluation dans les 24h qui suivent l’AVC par un professionnel de la rééducation pour la mise en œuvre des types de rééducation correspondant aux besoins des patients (masseur kinésithérapeute, orthophoniste, ergothérapeute).

4. Suivi post hospitalisation à l’hôpital : en fonction de son handicap évalué par les neurologues et l’équipe de rééducation le patient pourra soit rentrer à domicile, soit être transféré dans un établissement de Soins de Suites et de Réadaptation (SSR) spécialisé en neurologie. 

Ce suivi, en consultation post-AVC et lors d’Ateliers d’Education Thérapeutique du Patient (ETP) est personnalisé en fonction de l’importance des séquelles.  

5. Suivi en établissement de Soins de Suite et de Réadaptation : la rééducation motrice et orthophonique doit être la plus précoce possible pour éviter l'apparition de complications.

Le suivi médical, selon les besoins du patient, peut être proposé au sein de l’Institut de neuropsychologie, neurovision et neurocognition

 

En savoir plus sur le service de neurologie :

Le service de neurologie est un service de neurologie générale et experte qui prend en charge l’ensemble des pathologies du système nerveux central et périphérique.

Ce service est reconnu pour ses expertises en soins et en recherche clinique.

Service de neurologie

Michael Obadia, Hôpital Fondation Rothschild

Différentes études ont démontré l’intérêt d’une prise en charge des AVC en Unité Neurovasculaire (UNV) par une équipe spécialisée. Les patients ont beaucoup moins de complications médicales et un meilleur pronostic.

Chef de service de l'Unité Neurovasculaire

Recherche : le projet Booster

Un projet de recherche inédit et prometteur mené à l'Hôpital Fondation Rothschild pour opérer un changement des recommandations mondiales de prise en charge en urgence des AVC. Piloté par le Pr Mikael Mazighi, neurologue à l'Hôpital Fondation Rothschild et à l’Hôpital Lariboisière. Comment ? Une prise de sang effectuée dans le camion du Samu ou des pompiers et analysée en direct grâce à un petit appareil simple d’utilisation. En cas de présence avérée d’un caillot, le patient sera alors dirigé très rapidement vers une structure disposant d’équipements et d’expertises appropriés.

En savoir plus

 

Ressources utiles

  • Dossier de presse AVC - projet Booster - Octobre2022.pdf

A lire aussi

Site internet de France AVC : Association d'aide aux patients et aux familles de patients victimes d'accidents vasculaires cérébraux

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