Portrait : Iuliana, infirmière de bloc opératoire

Publié le 7 janvier 2022

Iuliana

"J'aime ce que je fais au quotidien. C'est un métier qui demande beaucoup d'investissement, d'engagement. Ce n'est pas facile de travailler au bloc, d'apprendre, d'être à jour tout le temps. Il y a toujours des nouveautés. Mais, j’aime mon métier."

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Pouvez-vous décrire votre métier d’infirmière de bloc ? 

Je travaille au bloc opératoire sur toutes les spécialités de l’Hôpital. Tout d’abord, il faut commencer par l'ophtalmologie, qui a l'air simple mais qui est très variée. Ici, les chirurgiens font des interventions compliquées que l'on ne fait pas partout ailleurs. Une fois que l’on a bien appris l'ophtalmologie, on passe aux interventions d’ORL. On réalise des opérations simples mais également des interventions plus complexes, comme la cancérologie. Ensuite, on passe aux interventions de neurochirurgie avec des opérations plus longues et plus compliquées.

 

Quelles sont vos principales missions au quotidien ? 

Elles varient en fonction de mon affectation en salle ou hors salle.

  • En salle d’opération : je participe aux interventions chirurgicales et aide le chirurgien durant l’acte opératoire. Je m'occupe également du malade, du matériel pour l’intervention et j’assure l’entretien du matériel. Je participe à l’application et au contrôle des procédures liées au bloc opératoire. Par exemple, je pose les questions d'identitovigilance1, je remplis la check list2, avec la participation de toute l’équipe dont l'anesthésie, j’installe le matériel (les champs stériles, etc.), j’habille le chirurgien et je m'occupe de l'intervention en elle-même. En neurochirurgie, nous sommes deux infirmières de bloc pour chaque intervention :  la circulante et l’instrumentiste. La circulante se situe aux côtés de l'opéré et de l'équipe chirurgicale en salle d'opération. Elle recueille les informations, analyse, planifie, organise, évalue et dispense l'ensemble des soins infirmiers en rapport avec les besoins de la personne opérée (démarche de soins). L’instrumentiste est dans la zone protégée du champ opératoire. Elle fait partie de l’équipe opératoire. Ses connaissances des techniques chirurgicales lui permettent de prévoir, gérer, contrôler l'ensemble du matériel chirurgical, d'anticiper les gestes des opérateurs, afin de permettre à l'intervention de se dérouler dans les meilleures conditions. Elle observe et transmet les informations significatives aux membres de l'équipe.
  • Hors salle d’opération : je prépare l’ensemble des interventions chirurgicales pour le lendemain. Je définis les besoins en approvisionnement, je gère l’état des stocks et j’implante le nécessaire. A l’heure du déjeuner, je peux être amenée à remplacer une collègue en salle. Je prends le relai là où il y a des besoins. En ophtalmologie, mes collègues peuvent préparer la salle le matin et l'après-midi. En neurochirurgie, où les interventions sont longues, la plupart du temps, nous nous organisons pour nous relayer. J’anticipe également sur l’organisation des salles, par exemple en déplaçant des interventions d'une salle à l'autre. Il faut toujours jongler entre les patients, les espaces, le matériel... Il y a beaucoup de facteurs à prendre en compte. 

     

En général, votre journée commence et se termine à quelle heure ? 

Mes journées commencent à 7h30 et se terminent vers 19h30. Ce sont les horaires du bloc.

 

Quelles sont les difficultés liées à votre métier ? 

Les difficultés peuvent être d’ordre physique. Les patients sont lourds et le matériel également. Le travail debout toute la journée est également difficile. Et, il y a le côté psychique. Il faut rester concentrée, ne pas perdre son sang-froid en cas d’urgence, également anticiper en permanence et aider le chirurgien en lui donnant le matériel nécessaire. Il faut être efficace tout le temps. À chaque préparation d'intervention, il faut penser aux éventuelles complications. Savoir où tout est placé pour pouvoir le récupérer en cas d'urgence est essentiel.

 

Donc anticipation, rigueur et sang-froid, vous êtes une super woman ? 

Non. Je fais mon métier de mon mieux pour que je puisse être satisfaite à la fin de la journée. Cela compte beaucoup pour moi. Si les choses ne se déroulent pas bien, s’il y a eu des tensions en salle, je rentre et je ne suis pas bien. Certes, il y a des choses qui parfois sont indépendantes de nous, cela arrive car nous travaillons avec des êtres humains, chacun a son anatomie, son problème. Les infirmières de bloc opératoire essaient toujours de corriger, d'anticiper, de s’entraider et d'échanger au maximum.  

 

Toutes les infirmières pourraient-elles être infirmière de bloc opératoire ? 

Non, je ne pense pas. D'ailleurs, certaines ne sont pas restées. Elles n'ont pas aimé ou ne se sentent pas faites pour ce métier. 

 

Quelle est votre plus grande appréhension ? 

Par exemple, que je fasse tomber un matériel qui n’est pas disponible en double au bloc. Alors là, c'est terrible car pour stériliser le matériel, il faut 2 à 3 heures. Il faut être très habile quand on instrumente. Il faut bien manipuler les choses, bien les donner au chirurgien, parce que si quelque chose tombe, c'est vraiment problématique.

 

Vous préparez tout en double ? 

Oui, c'est la règle. Mais parfois, il y a du matériel compliqué à avoir en double. Il ne faut pas compromettre une intervention.

 

1 : système de surveillance et de prévention des erreurs et risques liés à l’identification des patients.
2 : document informatisé, comportant les éléments indispensables à vérifier au bloc opératoire avant toute intervention chirurgicale. La check-list HAS est obligatoire depuis le 1er janvier 2010.

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