Portrait : Benoît, chercheur

Publié le 1 octobre 2021

Benoît Souquet

"La recherche est le plus beau métier du monde car nous travaillons pour dépasser les limites de la connaissance."

Contenu

Pourriez-vous décrire votre fonction à l’Hôpital ? 

Je suis chercheur et lab manager du laboratoire de recherche translationnelle1 en chirurgie expérimentale de la cornée, dirigé par le Pr Éric Gabison. Ma fonction de lab manager consiste notamment à m’occuper du quotidien du laboratoire comme la gestion des stocks, le bon fonctionnement des équipements et de l’infrastructure. Je veille également au respect des règles de sécurité et d’hygiène. Par ailleurs, je participe à l’encadrement et la formation des étudiants et à la mise en place de nouvelles méthodologies. L’équipe réunit entre 5 à 10 personnes dont des étudiants en thèse restant au moins trois ans.

 

Quel est votre parcours professionnel ? 

J’ai un parcours académique classique : une licence, un master, une thèse (sur la différenciation sexuelle des cellules germinales fœtales) et j’ai effectué un post-doctorat. J’ai ensuite travaillé avec des sociétés de biotechnologie. Avant le premier confinement, j’ai rencontré le Pr Éric Gabison, grâce à des contacts communs à l’unité de thérapie cellulaire de l’Hôpital Saint-Louis, et j’ai rejoint son laboratoire en juin 2020.

 

En quoi consiste le métier de chercheur ? 

De manière générale, le but d’un chercheur est de répondre à des questions ou d’innover en contribuant par exemple à créer de nouveaux médicaments, de nouvelles méthodes ou de nouveaux outils. Pour cela, il faut tout d’abord formuler des hypothèses basées sur les connaissances disponibles, puis mettre en place une démarche expérimentale afin de recueillir des données pour valider ou non l’hypothèse de départ.

Au sein du laboratoire de recherche translationnelle, nous cherchons à transformer des données de la recherche en solutions thérapeutiques pour les patients. Nous nous attaquons aux pathologies de la cornée pour lesquelles il n’existe pas de traitements satisfaisants. Nous travaillons, entre autres, à favoriser la cicatrisation cornéenne en conservant la transparence de celle-ci ou à améliorer les greffes cornéennes grâce à la thérapie cellulaire.

  • Un chercheur doit avoir et conserver une bonne culture scientifique. Son temps se partage entre la veille bibliographique, la consignation quotidienne de son travail pour conserver la traçabilité des données, la rédaction d’articles scientifiques, la réponse à des appels à projets pour trouver des financements. Si les résultats des travaux ont un potentiel de valorisation, les chercheurs sont accompagnés pour engager les démarches de propriété intellectuelle, dépôt de brevets et déploiement industriel.
  • Un chercheur consacre aussi beaucoup de son temps à réaliser des expériences qui peuvent parfois s’apparenter à de l’artisanat. Comme un cuisinier, nous suivons des recettes (les protocoles), puis nous faisons évoluer cette recette pour arriver au meilleur dessert, élaboré plus rapidement, plus précisément, à des coûts mieux maitrisés… Jusqu’à obtenir la bonne recette permettant à chacun de la reproduire de manière identique. Les techniques évoluent très rapidement, nous devons donc constamment apprendre et nous former.
  • Le chercheur sénior a également un rôle de formateur auprès des étudiants.

 

Quels sont vos atouts pour ce métier ? 

Je pense que mon principal atout est d’être passionné par la science et la recherche. Au-delà des connaissances techniques et scientifiques, je pense être curieux et résilient, capable de rebondir et de ne pas baisser les bras en cas d’échec et j’aime « brainstormer », seul ou en groupe. J’essaye d’être créatif et réactif pour trouver des solutions aux petits problèmes du quotidien d’un laboratoire, ainsi qu’à des problèmes conceptuels complexes. Nous devons aller au-delà de ce qui est connu en prenant garde de ne pas se perdre. Bien evidemment, il faut être rigoureux et organisé.

 

Quelles sont les difficultés que vous pouvez rencontrer en tant que chercheur ? 

Nous sommes, comme bon nombre de chercheurs, confrontés à des échecs en répondant à des appels à projet pour trouver des fonds. Le financement de la recherche peut être un vrai problème et source de beaucoup de frustrations, mais ce système pousse à rester compétitif et innovant. Pour être objectif, à la Fondation, nous avons peu de difficultés organisationnelles qui polluent généralement la vie du chercheur. J’ai travaillé dans le public et le secteur des biotechnologies où les pertes d’énergie, de temps, de performance étaient importantes sur ce sujet. Ici, nous avons l’appui des autres services et de bons interlocuteurs.

 

La recherche translationnelle est un type de recherche à l’interface entre la recherche et la clinique.

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