Kérato-conjonctivite allergique et vernale

Ces deux pathologies partagent plusieurs points communs. Elles correspondent à une inflammation de la conjonctive de l'œil, en réponse à un allergène. Elles se manifestent notamment par une rougeur généralement aux deux yeux, associée à des démangeaisons importantes, des picotements, et un écoulement.

Elles peuvent s’accompagner d’autres symptômes liés à l’allergie tels que les rhinites ou l’asthme. La collaboration avec l’allergologue ou le médecin généraliste est alors particulièrement importante.

D’une durée et intensité variables, les conjonctivites allergiques peuvent être saisonnières (en lien avec la présence de certains pollens) ou peranuelles (persistantes dans le cas des allergies aux poils d’animaux ou acariens par exemple).

La kérato-conjonctivite vernale (KCV) est une forme sévère mais rare de la conjonctivite allergique. Elle touche principalement les enfants entre 4 et 14 ans. Un terrain allergique n’est retrouvé que dans 50 % des cas lors des tests allergologiques. Il existe une forte association entre l’exposition solaire et la survenue des crises, si bien que la majorité des patients présente une symptomatologie entre les mois de mars et octobre. Il existe cependant des formes perannuelles.

L’ophtalmologue procédera à un simple examen clinique de l’œil pour vérifier les différentes atteintes. Des examens complémentaires ne sont que rarement nécessaires. Il est néanmoins utile de consulter un allergologue afin de déterminer les causes de l’allergie par des tests sanguins ou cutanées.

Les symptômes de la KCV sont similaires à la conjonctivite allergique mais prennent une forme bien plus intense. L’examen permettra de déterminer si la KCV atteint la paupière (KCV tarsale), la région périphérique de la cornée appelée limbe (KCV limbique), ou les deux (KCV mixte). L’atteinte cornéenne doit être recherchée car elle fait toute la gravité de la maladie. Elle est la conséquence de la libération par une conjonctive pathologique de nombreux médiateurs de l’inflammation qui se retrouvent en concentration importante à la surface de l’épithélium cornéen, pouvant provoquer la survenue d’ulcères ou de plaques vernales.

Il convient de prendre toutes les mesures permettant d’éviter le déclenchement des crises. Si un ou des allergènes ont été identifiés, il faudra éviter d’y être exposés. En collaboration avec l’allergologue, un programme de désensibilisation pourra être proposé.

Chez les enfants atteints de KCV, les yeux doivent être protégés des UV par le port de lunettes de soleil et d’une casquette.

Les lavages répétés au sérum physiologique permettent d’éliminer au maximum la présence d’allergène au niveau de l’œil. Il est conseillé de placer le sérum au réfrigérateur, le froid ayant tendance à soulager les symptômes de démangeaison. Ces lavages sont à effectuer toute l’année et de façon plus intensive lors des périodes de crise.

L’ophtalmologue prescrira des anti-allergiques en collyres, pouvant être associés à des anti-allergiques par voie orale. L’utilisation d’autres traitements (corticoïdes, collyres à la ciclosporine ou au tacrolimus) est souvent nécessaire en période estivale chez les enfants atteints de KCV.

En cas de crise très sévère, une prise en charge chirurgicale peut être nécessaire, afin de réaliser un grattage de plaque vernale sous anesthésie générale, associé ou non à l’injection de corticoïdes. Une greffe de membrane amniotique peut également être indiquée en cas de difficulté de cicatrisation.

L’Hôpital Fondation Rothschild propose aux patients atteints de kérato-conjonctivite allergique et vernale, une prise en charge globale et experte de toutes les pathologies ophtalmologiques, du dépistage à la chirurgie de pointe.

Département d'Ophtalmologie